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SONHAR : un journal sur internet
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un peu de lecture...

 
DROLMAS 
Épisode I : la menace Sensugs 
 
Vous croyez à la magie ? Moi non. Enfin, je n’y croyais pas jusqu'à aujourd’hui, mais il faut dire qu’après ce que j’ai vécu, il n’y a rien d’étonnant à ce que je croie à n’importe quoi. Et vous savez quoi ? Après ce que je vais vous raconter, je suis sûre que vous allez être comme moi ! 
 
Tout a commencé un matin du mois de juin. J’étais tranquillement en train de roupiller en cours, comme à mon habitude, pendant que ma meilleure amie Luna se tortillait sur sa chaise, la main levée, pour que le prof l’interroge. Et, comme d’habitude, il ne la regarda même pas. Si vous voulez mon avis, ce n’est pas étonnant, parce que le prof est un vieux débris et le style vestimentaire de mon amie doit lui faire un peu peur. En effet, on peut dire que Luna a de l’originalité ! C’est simple, elle s’habille tout en noir, cheveux compris. Elle a même quelques bracelets et colliers à piques pour assortir ses grosses créoles noires ! Elle a même un piercing au nombril. Je ne sais pas comment elle a réussi à convaincre sa mère ; on a que quatorze ans après tout ! Mais attention, n’allez surtout pas lui dire qu’elle est gothique ! Vous comprendrez ce que signifie vraiment se prendre une gifle ! Luna est rock, c’est tout ! 
Rassurez vous, moi, je suis d’un style plus classique. Luna me surnomme Miss Romantique, c’est tout dire ! J’aime les couleurs douces et pastels, qui ne tranchent pas les unes avec les autres. Tenez, par exemple, ce jour-là-là, je portait une minijupe en jean et un débardeur bleu. J’avais attaché mes cheveux court en deux couettes et deux anneaux bleus à chacune de mes oreilles. Je m’étais un peu maquillé, mais c’était trois fois rien comparé à la tartine de crayon de Luna ! 
Vous allez sans doute dire qu’on ne se ressemble pas vraiment pour des meilleures amies ; d’autant plus que notre caractère est franchement différent. Moi, je suis plutôt exubérante, spontanée, flemmarde et blagueuse, tant dis que Luna est, au contraire timide, réservée et sérieuse ! Et pourtant, nous partageons les mêmes passions : le rock et les animaux ! 
C’est justement à cause d’un animal que tout a démarré… 
Après ce piteux cours de français (je m’étais presque endormie, il a fallu que Luna me file un grand coup de coude dans les côtes pour que je réagisse), nous sommes rentrées chacune de notre côté. Moi, je suis rentrée directement chez moi mais Luna, je ne sais pour quelle raison, s’est dirigée vers la forêt. Je ne sais pas ce qu’elle y a fait, mais à peine une demi-heure après que je me sois installé sur mon lit pour écouter de la musique, elle m’a téléphoné : 
« Allo ? 
-Irma ! J’ai un truc sensas’ à te dire ! 
-Ouais, vas-y. 
Elle prit bien le temps de reprendre son souffle, puis reprit dans le ton de la conversation : 
-J’ai un loup chez moi !  
Ma première pensée fut qu’elle se moquait de moi, puis je me ravisais. Luna ne m’avait jamais menti. Tout ce que je trouvais à lui répondre fut : 
-Un loup ? Avec ta mère qui ne supporte pas les chiens ? 
Puis j’ajoutais bêtement : 
-Et la mienne qui refuse qu’on ait à s’occuper d’un poisson rouge… 
Luna éclata de rire et me proposa : 
-Tu veux passer le voir ? 
Je demandais innocemment : 
-Hum…Je sais pas…Tu as toujours ces petits gâteaux à la framboise ? » 
 
Dix minutes plus tard, j’étais chez elle. Elle ne m’avait pas menti. En traversant la forêt, elle avait suivi la piste d’un animal blessé. Cela l’avait mené à cette bête, qu’elle avait baptisé Wolf (vive l’originalité !). Il reposait à présent dans son jardin, attaché à une épaisse chaîne de fer. Je demandai doucement : 
« Et tu vas en faire quoi ? 
-Le garder bien sûr ! 
-Tu rigoles ? Mais comment tu vas expliquer ça aux autorités ? 
-Eh bien je le ferai passer pour un chien ! 
À ce moment, Wolf glissa et s’étrangla avec sa chaîne. Je fis remarquer : 
-Tu trouves que ça ressemble à un chien toi ? 
Alors elle m’expliqua : 
-Irma, c’est un loup noir, et les loups détestent cela. Ils pensent que ce sont des chiens ou des ours et les tuent. Celui-là à de la chance d’avoir survécu !  
-Bien. Très bien. Excellente idée ! En tout cas, ne compte pas sur moi pour le promener ! » 
À ce moment-là-là, mon portable sonna, ce que Luna me fit remarquer en souriant : 
-Irma ! Ton portable ! 
Je décrochais, étonnée. C’était un correspondant anonyme : 
-Allo ? 
Une voix féminine retentit dans l’appareil : 
-Venez vite à la cabane du Diable ! En trio ! 
Puis elle raccrocha. Je restais comme une idiote, écoutant la tonalité. Ma meilleure amie voulue savoir ce que c’était. Je lui répétai les mots de mon interlocuteur. 
-Cool ! enfin un peu de suspens dans ce bled ! Jubila mon amie. 
Elle me passa devant en disant : 
-C’est parti ! 
Je fus très étonnée de sa témérité. D’habitude, c’est plutôt le contraire : je fonce tête baissée et Luna me retient ! 
-Mais t’es malade ou quoi ? ça va pas ! Criai-je en la tirant par le bras. 
Et j’ajoutai en secouant la tête avec colère : 
-Tu serai prête à te lancer dans n’importe quel piège ? 
-Un…Un piège ? S’étonna-t-elle en se massant le poignet. 
Elle commençait à m’énerver. Je levais les bras en l’air et criais : 
-MAIS OUI, UN PIÈGE ! T’AS LA TÊTE OU, LÀ ? 
Wolf se mit à gémir et cacha sa tête sous ses pattes. 
-Oui, tu as raison… 
Je me mit à réfléchir. Après tout, on ne risquait peut-être pas grand-chose non ? Si mon interlocuteur a pu avoir mon numéro, c’est que ça devait être quelqu’un que je connaissais pas vrai ? Je passai devant Luna et dis : 
-Non, c’est toi qui a raison. Allons-y. 
Ma meilleure amie parut encore plus étonnée et, baissant les bras, elle tourna le visage vers Wolf en disant : 
-ça s’arrange pas ! 
Le loup la regarda en couinant. 
Nous commencions à partir quand Luna m’arrêta : 
-Eh, Irma, elle a bien dit « en trio » non ? 
Mon cœur fit un bond dans ma poitrine.  
-Qu’est-ce que tu veux dire ? 
Trop tard. Elle avait détaché le loup, et celui-ci, comme apprivoisé, trottinait déjà à côté d’elle, la tête haute, comme s’il disait « enfin libre ! ». 
Je le sens pas, là ! Pensai-je à cet instant. 
-Mais Irma…Euuuh…Tu t’attendais à quoi ? Balbutia Luna en guise d’excuses. » 
Je passai devant elle, énervée. 
 
Nous marchions depuis quelques minutes quand je stoppai net. Je venais de voir passer un ange ! Je portais mes mains à ma bouche et poussait un simple « oh ! » qui résonna dans toute ma tête. Sur la route, dans le sens contraire du nôtre, il y avait un garçon. Mais pas n’importe quel garçon ! Il était grand, brun, aux profonds yeux verts et une petite mèche lui tombait presque sur les yeux, c’était craquant ! Il avait une chemise à petits carreaux marron qui lui allait très bien et un jean élimé aux genoux qui lui allait aussi très bien ! Luna soupira et ne trouva rien d’autre à dire que : 
-Irma ? ça va ? 
Moi : 
-C’est l’homme de ma vie ! 
Mon amie toussota et marmonna : 
-Sans vouloir te vexer, je crois qu’il a déjà quelques prétendantes ! 
« Quelques » était plutôt faible. Le garçon avait en effet une bonne douzaine de filles, qui lui couraient après.  
-Avec en prime, Cindy Lowell ! gémit Luna. » 
Cindy est une petite blonde aux grands yeux bleus qui porte des tenues complètement Barbie. Aux premiers abords, on pourrait croire que c’est juste une gentille petite fille modèle, mais c’était une garce, pourrie gâtée, teigneuse et complètement débile. 
Je restais sans voix quelques secondes, puis éclatai : 
« J’EN AI MARRE ! ELLE ME PIQUE TOUT : MES AMIS, LES GARCONS ! ELLE M’ENNER… 
Elle s’approcha de moi et, d’un ton mielleux, me dit : 
« Tiens, Irma Sinvel ! Que fais-tu dans le coin ? 
Je fus tellement étonnée que je ne pus dire que : 
-…ve ! 
Je fis un large sourire hypocrite (pourtant, je suis plutôt du genre sincère) et dit : 
-Euuuh…Salut Cindy ! 
-Toujours aussi peu de vocabulaire ? Bon, je te laisse avec ton vide-ordure portable –elle désigna Luna de la tête – mais j’ai du travail. » 
Elle s’en alla en courant vers le beau gosse qui tentait désespérément de se séparer de son fan-club. 
Luna se pencha vers Wolf et lui souffla : 
-Je crois que cette fois elle est vraiment amoureuse ! 
Je me tournais vers elle et gémis : 
-Je ne sais même pas son nom ! 
-Ben…Cindy Lowell ! Répondit mon amie qui n’avait rien comprit. 
-Mais non, Lui ! 
Luna tordit la bouche, ce qui signifiait chez elle « purée ! y’a quand même pire dans la vie ! ». Je voulu répliquer mais Wolf passa soudain devant nous comme une flèche : 
-Eh, Luna ! Ton loup ! Il se barre ! 
-Glups ! Mais qu’est-ce qui lui prend ? 
 
Nous le suivîmes un instant, pour arriver à la fameuse cabane du diable. Luna se tourna vers moi et demanda : elle était sinistre, entourée de ronces, de tombes et d’ossements. 
-Irma ? ça te tente ? 
Wolf se mit alors à hurler à la lune et se dirigea vers la maisonnette. 
-Mais c’est qu’il y va en plus ! Dis-je en montrant l’animal du doigt. 
Puis j’ajoutai : 
-Euh…J’ai un rendez-vous, Luna ! 
-Suis--moi, répliqua mon amie. » 
Nous traversâmes le champs de ronces ! Pendant que je faisais de mon mieux pour de pas m’écorcher les jambes, Luna n’avait rien trouvé d’autre à faire que de me demander d’avancer, pendant que je me plaignais que l’école me manquait (il en faut vraiment beaucoup pour que je dise ça, je vous assure !). Finalement, nous sommes arrivées à la cabane. Wolf s’arrêta net et ferma les yeux. Quelques secondes se passèrent pendant lesquelles nous le regardâmes bêtement sans rien dire, puis la porte s’ouvrit enfin. Le loup entra, et la porte se referma. Luna se précipita et, de justesse, la retint à l’aide de son pied. Nous suivîmes l’animal.  
Au lieu de nous retrouver, comme je m’y attendais, dans une petite pièce de bois assez grande pour y entrer à trois, nous découvrîmes un immense salon, richement décoré. Il y avait un lustre au plafond, deux immenses canapés, une petite table et un escalier. Nous n’eûmes pas le temps de nous remettre de notre surprise que quelque chose bougea dans un coin de la pièce. Wolf s’arrêta à cet endroit, et nous la vîmes. C’était une femme. Mais elle était plutôt…Particulière ! 
Entièrement nue, elle portait autour de sa taille, en guise de culotte, une large ceinture qui semblait faite d’or. D’étranges symboles encadraient le cercle en relief qui était dessiné sur l’objet. Sa longue chevelure brune lui masquait la poitrine et descendait jusqu'à ses fesses. Elle nous regardait en souriant. 
« Vous êtes qui ? Dis-je finalement. 
Luna me donna un coup de coude. Oups ! Ce n’était peut-être pas très poli ! Mais la femme continuait de sourire, puis dit enfin : 
-Bienvenue dans la cabane du Diable, mes enfants. J’ai fait appel à vous car la terre est menacée d’un grave danger. 
Ola ! Elle commençait à délirer ! Il fallait peut-être que j’appelle les urgences ? Mais Luna, comme si elle avait lu dans mes pensées, m’arrêta d’un geste et pria la femme à continuer. 
-Ce n’est pas un hasard si vous avez recueilli Wolf, ni que vous lui ayez donné ce nom d’ailleurs, reprit elle. C’était votre destinée. C’est pour cela que je vous fais don d’un pouvoir. Vous en aurez grandement besoin lors de votre quête. 
-C’est quoi notre pouvoir ? Fis-je. 
Luna me coupa la parole. 
-C’est quoi notre quête ? 
La magicienne sourit de plus belle et répondit à nos deux questions en même temps : 
-Vous devez combattre les Sensugs. Pour cela, toi, Luna, tu auras la faculté de parler aux animaux et toi, Irma tu pourras arrêter le temps. 
Je ne sus que répondre, un instant. Pour peu, on se serait cru dans « Charmed ». 
-Génial ! Et où est Phoebe ? Dis-je pour détendre un peu l’atmosphère. 
La femme ne comprit pas vraiment. 
-Laissez tomber, fit Luna en me faisant les gros yeux. Et c’est quoi les Sensugs ? 
-Des parasites. Ce sont des extras terrestres qui viennent d’une très lointaine galaxie. Ils souhaitent prendre le contrôle de la terre et pour cela, ils parasitent l’esprit humain. 
De mieux en mieux. Maintenant on était dans « The Faculty » ! 
-Bon, où est Casey, qu’il vienne nous sauver ?  
-Oh, Irma, tais-toi un peu ! 
-C’est génial tout ça, fis-je, mais ça ne nous avance pas vraiment ! 
-Ce que vous devez savoir se résume en deux mots : les Sensugs rentrent par les oreilles des humains et les dirigent. On ne sait pas qui est avec eux, mais il faut les arrêter absolument. 
-Et comment ? 
-À vous de le découvrir ! Wolf et vos pouvoirs vous aideront. Moi, je dois retourner sur ma planète. Adieu ! 
-Mais qui êtes-vous ? 
-Je reviendrais dans un an ! Si la planète est toujours là… » 
Elle prononça une formule étrange et Luna devint toute dorée. Je pense que moi aussi, d’après la façon dont elle me regardait ! 
La femme disparut alors, et nous nous retrouvâmes dans le champ de ronce. La cabane du Diable semblait nous avoir expulsé. 
« Luna ? Est-ce qu’on a rêvé ? 
-Je crois que non. Je crois que tout ne fait que commencer… 
 
 
à suivre dans le prochain numéro... 
 
par Arthémis

  
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